Placido Domingo : chronique d’un assassinat
Par Julia Le Brun
(version courte publiée par Causeur.fr disponible ici)
Placido Domingo, history of an assassination
Certaines personnes sont pour nous des figures tutélaires ayant eu une influence fondamentale sur le cours de notre vie. C’est ce que Placido Domingo représente pour beaucoup.
Or depuis août dernier et dans la lignée du mouvement #metoo, une campagne médiatique calomnieuse basée sur une série d’accusations de harcèlement parfaitement infondées, tente de ruiner la réputation d’un homme qui était pour tous les passionnés d’opéra, et même au-delà du monde lyrique, une légende vivante. Mais une légende devenue encombrante…
Depuis ses débuts il y a 67 ans, Placido Domingo ne vit que pour la musique. A 79 ans, après plus de 4000 représentations et la création de 150 rôles, son énergie débordante ne semble jamais vouloir tarir, puisqu’il conciliait encore ses activités de chanteur et chef d’orchestre à celles de directeur des opéras de Washington et Los Angeles, sans oublier la supervision du grand concours de chant international Operalia et des nombreux programmes pour les jeunes artistes qu’il a créés à Washington, Los Angeles et Valencia en Espagne.
Mais « il faut distinguer l’homme de l’artiste » me direz-vous ? Qu’à cela ne tienne, c’est bien l’homme que je veux défendre ici. Les témoignages sont innombrables de ceux qui, depuis plus d’un demi-siècle, ont eu la chance de croiser le chemin de Placido Domingo et attestent de son dévouement total à la musique, à la promotion des jeunes artistes, mais aussi de sa gentillesse, son professionnalisme et le fait qu’il ait toujours traité chacun et chacune avec dignité et courtoisie. C’est un homme qui suscite partout une immense admiration et un immense respect.
Mais « cela se savait dans le milieu », « c’était un secret de polichinelle », m’a-t-on souvent murmuré d’un ton informé, des expressions si elliptiques qu’elles peuvent suggérer les faits les plus horribles… Or la seule chose qui puisse « se savoir » est celle-ci : ce ténor séduisant, au sourire ravageur, à la voix chaleureuse, débordant sur scène d’une énergie communicative est adulé des femmes. Quiconque a assisté à une sortie des coulisses de Domingo pourra témoigner que, s’il y a jamais eu quelqu’un de réellement « harcelé » dans cette histoire, c’est bien lui ! Evidemment, pendant ses 67 ans de carrière, il ne s’est pas privé de faire de très nombreuses avances à celles qui lui plaisaient.
C’est à partir de ce redoutable angle d’attaque que les féministes de #metoo ont brodé… En violation flagrante de la présomption d’innocence.
Menant un combat idéologique et par des méthodes dignes de l’Inquisition ou du KGB, media et réseaux sociaux ont intimé à tous l’ordre de donner la preuve de leur soutien inconditionnel à la prétendue « cause des femmes » et de faire un exemple en bannissant immédiatement « le prédateur » de toutes les scènes lyriques, qui (à 79 ans…) représenterait un danger pour le personnel féminin.
Les conséquences pour la réputation et la carrière de Domingo ont été dévastatrices. L’une après l’autre, soumises à cette intense pression médiatico-politique, presque toutes les maisons d’opéras annulaient leurs contrats avec le chanteur.
Placido Domingo est donc présumé coupable, sans pouvoir même organiser sa défense puisqu’il n’a jamais été mis officiellement en accusation devant aucun tribunal. De toute façon, quel tribunal ne pourrait prendre en considération des accusations sans fondement datant de vingt à trente ans ?
Revenons au « coup de tonnerre » du 13 août 2019 : l’agence de presse Associated Press (AP) affirme alors avoir recueilli les témoignages accablants de neuf artistes accusant Domingo de « harcèlement ». On évoque alors un baiser forcé, une main baladeuse, des « propos abusifs », des « comportements déplacés », des demandes de rendez-vous privés, des appels téléphoniques tardifs… l’accusation la plus grave étant celle impliquant qu’il aurait volontairement nui à la carrière de ces artistes lorsqu’elles auraient repoussé ses avances, leur carrière ayant « stagné » après cela. Beaucoup des faits remontant à vingt-trente ans et sont absolument invérifiables. Toutes ces personnes, sauf une, s’expriment de manière anonyme par peur de « représailles » de Domingo, la même peur qui les aurait obligées à se taire jusqu’à présent.
Le problème est que ces femmes n’ont absolument aucune preuve à apporter… Mais, cela, le « tribunal médiatique » n’en a cure.
L’ancienne cantatrice Patricia Wulff est alors la seule à avoir accepté de communiquer son identité. Devenue aujourd’hui agent immobilier et soudainement persuadée que sa carrière a été brisée par Domingo, elle s’est offert les services de Debra Katz, avocate engagée dans le mouvement #Metoo qui avait déjà attaqué le Juge Kavanaugh pour des faits de violences sexuelles remontant aux années 1980.
Dans une interview télévisée (transcription disponible ici) on peut voir Patricia Wulff en larmes, raconter « l’horreur » de ce qu’elle aurait vécu alors qu’elle chantait avec Domingo, mais elle y confirme aussi explicitement que Domingo ne l’a jamais touchée et a immédiatement cessé de l’appelé après qu’elle lui ait signifié son refus. Et surtout, en totale contradiction avec ses déclarations à l’AP, elle explique alors qu’elle n’a pas perdu ses contrats et a été engagée de nouveau dans la même compagnie : « Je n’en ai pas souffert professionnellement, lui et la compagnie continuaient à m’embaucher, c’était super… »
De manière générale, notons bien qu’aucune des accusatrices, anonymes ou pas, a jamais dit avoir été forcée de « coucher » pour obtenir un rôle.
Patrica Wulff... pourtant grande "fan" de Domingo il y encore quelques mois... Voici quelques captations d'écran la concernant, datant de 2019 : extraits de ses albums photos, de son sites internet. Si elle a été traumatisée il y a des dizaines d'années, elle ne s'en est souvenue que très récemment...
A moins qu'elle n'ait besoin d'argent...
Domingo répond alors par un communiqué parfaitement inadapté à la radicalité du monde médiatique actuel :
"Les gens qui me connaissent ou qui ont travaillé avec moi savent que je suis quelqu’un qui ne voudrait intentionnellement blesser, offenser ou embarrasser qui que ce soit."
« Les accusations de ces individus anonymes d’il y a trente ans sont très troublantes, et présentées de la sorte, inexactes » (…) « Cependant, je dois reconnaître que les règles et les standards par lesquelles nous sommes – et nous devrions- être jugés aujourd’hui sont vraiment différents de ce qui avait cours par le passé ».
Que n’avait-il pas dit là ! Un quasi-aveu ! La réaction ne se fait pas attendre… A partir de ce moment, Domingo est présumé coupable… jusqu’à preuve d’une innocence qui, vu l’éloignement temporel, l’anonymat des victimes et le flou des accusations, est impossible à prouver. Il ne peut organiser sa défense puisqu’il n’a jamais été mis officiellement en accusation devant aucun tribunal.
Les premières à réagir sont les institutions musicales américaines : le Philadelphia orchestra et l’opéra de San Francisco annulent leurs engagements. L’Opéra de Los Angeles, institution qui lui est chère, dont il était le directeur depuis 2003 et qui s’est développée sous son impulsion, le suspend immédiatement.
Le 5 septembre 2019, onze nouvelles accusatrices font leur apparition, toutes anonymes une fois encore sauf une, Angela Turner Wilson, ancienne soprano de l’opéra de Washington. Elle affirme qu’en 1999, Domingo lui aurait caressé la poitrine dans une loge et invitée à dîner. Elle a au passage récemment supprimé de son site la partie de sa biographie où elle affirmait que le grand moment de sa carrière a été le jour où elle a chanté avec Domingo…
Voici une captation d'écran de sa biographie publiée en 2006 (bien après les faits de soi-disant harcèlement)...
Des dix autres accusatrices on ne sait pratiquement rien, mis à part les dires d’une technicienne de l’opéra de Los Angeles selon lesquels il l’aurait un jour poussée contre le mur, pris la main et murmuré des « mots doux. »
En réponse, l’opéra de Dallas annule immédiatement un gala prévu en 2020 dont il devait être la star. Mais Tous les yeux se tournent désormais vers le prestigieux Metropolitan Opera de New York où Domingo est alors en répétition pour une séries de représentations de Macbeth avec Anna Netrebko (qui lui témoignera par ailleurs un soutien total).
Horrifiés, quatre employés (anonymes) du Met font part de leur désarroi à l’agence de presse NPR (National Public Radio). Notons qu’aucun de ces employés n’affirme avoir jamais eu personnellement une quelconque expérience négative avec Domingo… C’était l’idée même de sa présence dans leurs murs qui les dégoûtait. Une musicienne de l’orchestre s’est même fait porter pâle pour ne pas avoir à travailler avec Domingo : « je me sentais mal dans la fosse rien qu’à le voir jouer sur scène »…
Après à une réunion houleuse entre le directeur de l’opéra et ses employés, Domingo est forcé de quitter la production… Ainsi s’achevaient honteusement les 50 ans de carrière au Met, célébrés en grande pompe quelques mois auparavant…
Une semaine plus tard, Domingo démissionnait de la direction de son cher Opéra de Los Angeles, opéra qui lui doit sa prospérité, signant la fin définitive de sa longue carrière américaine.
(Au passage, c'est cette même institution qui a limogé récemment de manière extrêmement cavalière son chef d’orchestre historique et voué aux gémonies celui qu’elle célébrait autrefois. James levine : depuis quarante ans directeur musical depuis 40 ans, figure tutélaire du Met, désormais vieux et malade avait été limogé suite à une sordide affaire d’accusations d'attouchements sur de jeunes hommes, remontant à plus de trente ans… Mais bon, à la rigueur, ici, les faits étaient a priori avérés, ce qui, je le répète, n'est pas le cas pour Domingo...)
Dans la même période, le ténor Vittorio Grigolo, fougueux Italien toujours un peu excité aux saluts, avait osé toucher le faux ventre de femme enceinte d’une choriste lors d’une tournée au Japon du Royal Opera House de Londres : il a été immédiatement suspendu de la tournée et renvoyé chez lui comme un malpropre sans avoir même eu l'occasion de s'excuser. Le ROH l'a ensuite exclu de la production de Lucia di Lammermoor prévue en juin 2020, et dans la lancée, sa participation au Met de New-York a également été annulée. Bref...
https://www.causeur.fr/feminisme-harcelement-sexuel-vittorio-grigolo-metoo-tenor-171676
Revenons à Domingo... début 2020.
On pouvait encore croire alors que cette campagne était le fruit des délires d’une Amérique puritaine devenue folle. L’Europe avait résisté, les institutions lyriques maintenant leur collaboration envers et contre tous, malgré les pressions politiques, telles que celles exercées sur l’opéra d’Etat de Berlin par une association féministe Pro Quoto Bühne. Alliée à des politiciens du parti des Verts, elle s’était adressée à l’Etat dans une lettre ouverte expliquant qu’il était inadmissible que Domingo puisse chanter au Staatsoper… et que l’Etat se devait de protéger ses employés contre tout harcèlement sexuel… Visiblement, Domingo, considéré comme coupable jusqu’à preuve de son innocence, représentait encore à 79 ans un grave "danger" pour le personnel féminin de l’Opéra de Berlin… Passons, car même si la question a quand même été débattue au Sénat de Berlin, la manifestation #metoo devant l’opéra n’a réuni qu’une demi-douzaine de personnes…
Mais un nouveau coup de théâtre allait de nouveau déclencher un raz de marée médiatique anti-Domingo.
Le 25 février dernier, le puissant syndicat d’artistes américain AGMA (American Guild of Musical Artists), soucieux de prouver son efficacité dans « la lutte anti-harcèlement », publiait les résultats de son enquête « indépendante », et concluait à « un schéma clair d’inconduite sexuelle et d’abus de pouvoir, avec des actions incluant le flirt et les avances sexuelles sur et à l’extérieur du lieu de travail. » (Notons au passage que l’AGMA n’a trouvé aucune preuve de harcèlement, punition professionnelle, humiliation, agressivité, manque de respect, ou d’un quelconque usage de la force vis à vis des femmes.)
Sans doute poussé par le syndicat, Domingo faisait paraître en réponse dans une Los Angeles Times un communiqué, il faut le dire, assez catastrophique :
« Je prends la responsabilité de mes actes. Si j’ai blessé quelqu’un, je le regrette. Je comprends que des femmes aient pu avoir hésité à s’exprimer par peur que cela ait un impact négatif sur leur carrière. Même si cela n’a jamais été mes intentions, personne ne devrait avoir à ressentir cela ». Evidemment, traduction immédiate en langage médiatique : « Domingo avoue », « Domingo reconnaît les faits ». Adieu le soupçon de doute et de présomption d’innocence qui persistait encore chez certains…
Oui, les accusés avouaient aussi toujours dans les procès staliniens… il est typique d’un système fasciste de parvenir à convaincre un innocent de sa propre culpabilité, le faire douter de lui-même et lui faire avouer des faits qu’il n’a pas commis…
Immédiatement, l’Espagne, qui soutenait jusqu’ici mordicus l’enfant du pays, « lâche » Domingo et c’est le Ministre de la Culture lui-même, dans la plus belle tradition de propagande des régimes totalitaires, qui fait immédiatement annuler sa participation à plusieurs concerts : au festival d’Uribes et au Teatro de la Zarzuela (au passage c’est Domingo qui a contribué à promouvoir à l’international cette forme lyrique typiquement espagnole). Le chanteur s’est alors « senti obligé » d’annuler sa participation à La Traviata au Théatre Royal de Madrid.
Plus effrayant encore, on veut aussi faire disparaitre pour la postérité un nom devenu synonyme d’infamie : les programmes pour la promotion des jeunes artistes qu’il avait créés à Valencia et Washington, et qui portaient non nom, sont immédiatement débaptisés.
Stupéfait de cette déferlante, Domingo publie le lendemain un nouveau communiqué rectificatif, expliquant que son excuse sincère avait créé une « fausse impression », et rappelant : « je le nie une fois encore : je ne me suis jamais comporté de manière agressive envers qui que ce soit, ni n’ai jamais fait quoi que ce soit pour porter atteinte à la carrière de qui que ce soit en aucune manière. Au contraire, j’ai dévoué le demi-centenaire que j’ai consacré à l’opéra à la promotion de la carrière d’innombrables chanteurs. »
Mais le mal était fait… et les autres salles où il est programmé, en Autriche, et Allemagne et en Angleterre, commencent à hésiter sur la conduite suivre. La pression politique est forte... et le Royal Opera House de Londres vient tout juste d’y céder, l’obligeant à se retirer des futures représentations de Don Carlo, tout en précisant officiellement qu’ils n’ont jamais reçu autre plainte contre lui, et qu’ils l’admirent énormément… Cette lâcheté n'a pas épargné les Français, puisque la représentation de I Due Foscari de Verdi, avec lui, initialement prévue le 8 décembre 2021, a été annulée, "les conditions n'étant pas réunies pour que la représentation ait lieu."
Seule la Russie accueille aujourd’hui Domingo à bras ouverts... Il vient même de signer un nouveau contrat avec le Mariinski de Saint-Petersbourg !
L’histoire continue. Patricia Wullf, folle de rage, se déchaîne sur les réseaux sociaux..., contre le "prédateur", mais aussi contre le syndicat, considéré comme trop conciliant ! Un des membres du syndicat a d'ailleurs démissionné et l'insulte désormais autant qu'il peut sur les réseaux, twitter en particulier... (je vous épargne les liens...)
Domingo doit désormais passer devant le « tribunal » de ce syndicat, où dit-on, il lui sera donné l’occasion de se défendre… se défendre contre quoi ? Une fois de plus, ce sera parole contre parole, mais on sait ce que vaut la parole d’un mâle blanc séducteur dans ce monde dominé par l’idéologie néo-féminisme, pour laquelle le moindre compliment et la moindre caresse relève du harcèlement sexuel.
Le 10 mars dernier, c'était au tour de l'Opéra de Los Angeles de finalement diffuser son rapport, résultant de sa propre "enquête" et comme dans le cas du rapport de l'AGMA... si on l'analyse en détails, on se rend compte que le rapport est vide !
Ces enquêteurs "indépendants" ont certes conclu que sur les 44 femmes interrogées (on n'en saura pas plus car elles sont restées anonymes, une fois de plus), 10 avaient des histoires "crédibles", mais qui faisaient en fait uniquement référence qu'à des "comportements inappropriés" et non à du harcèlement.... (Encore une fois, le flirt n'est pas illégal, surtout à l'époque...).
Il n'y a rien : aucun fait de "harcèlement" n'a été observé. Le rapport précise bien qu'aucune femme n'accuse Domingo d'avoir profité de sa position pour essayer de les séduire, ajoutant au passage que de toute façon, il n'aurait pas été en position de le faire, les décisions de casting étant prises collectivement et de manière totalement transparente.
Mais le mot "crédible" était lancé et repris une fois de plus par tous les journaux, aux Etats-Unis et en Europe...
Au final, si on veut le lire objectivement, ce rapport innocente Placido Domingo. Mais une fois de plus, les media n'ont bien voulu comprendre et diffuser que ce qui leur faisait plaisir.
A l’heure qu’il est, Placido Domingo a été musicalement chassé de sa patrie natale et de sa patrie d’adoption les Etats-Unis, et sa réputation irrémédiablement ternie aux yeux du grand public. Et ce pour quoi ? Quelques dénonciations presque toutes anonymes et sans preuves, pour des faits qui ressemblent plus à de romantiques avances qu’à du harcèlement…
Il y aurait beaucoup à dire sur les raisons de ce lynchage mondial… Domingo réunit à lui seul toutes les « tares » possibles : il est riche, puissant dans le milieu lyrique, c’est un « vieux mâle blanc hétérosexuel »… Mais quelque chose m’intrigue en particulier : le lien répété qui est fait entre ces accusations de harcèlement et son âge, comme s’il était lui-même responsable de ce lynchage par son simple refus de quitter la scène.En vérité, ce qu’on ne lui pardonne pas au fond, c’est d’être encore là à 79 ans, de continuer à diriger et chanter avec succès mais aussi de rester hermétique à la vague monumentale qui bouleverse le monde lyrique depuis 30 ans : celle du Regieteater. On veut faire partir à tous prix celui qui représente un passé dont il faut faire table rase… et qui ne comprend décidément rien à la sacro-sainte « modernité ». Non, Domingo n’a jamais réussi à chanter dans ces mises en scènes où Cassandre a été violée par Priam et où Don Giovanni fait des partouzes avec des transsexuels... C’est une époque bien paradoxale que celle où les scènes de théâtre et d’opéra n’hésitent pas à afficher fièrement les pires obscénités, mais où les femmes sont outragées et horrifiées par le moindre regard appuyé, le moindre mot doux et la moindre caresse… une époque qui finalement n’a jamais autant été obsédée par le sexe.
Si ces fascistes parviennent à le chasser définitivement des scènes, elles n’auront pas seulement attristé sa fin de carrière, elles auront définitivement terni pour la postérité l’image et la réputation d’un homme qui consacre sa vie à la promotion de l’art et de la Beauté en ce monde, qui en a pourtant bien besoin.
Julia Le Brun
Placido Domingo: history of an assassination
Hung out to dry by everyone.
Tenor Placido Domingo is ending his career in indignity because of the #Metoo inquisition.
Some people are role models to us, whom we look up to, throughout our lives. This is what Placido Domingo represents to countless people.
"It was a well-known fact in the profession," they often whispered to me.
In the aftermath of the #metoo movement, a slanderous media campaign, based on a series of completely groundless accusations of harassment, has aimed at defiling the reputation of a man that every opera lover, and most people beyond the lyrical world, considered a living legend. But this legend now means trouble.
In more than half-a-century, one cannot count the testimonies of those who have had a chance of coming across Placido Domingo and attest to his total dedication to music, to his support of young artists. They confirm his kindness, his professionalism and the fact that he has always treated every man and woman with dignity and curtesy. He is a man who is admired and respected everywhere.
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What a paradoxical time, when theater and opera stages do not shy away from proudly displaying the worst obscenity, and women are simultaneously outraged and horrified by any slightly insistant look.
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But "it was a well-known fact in the profession," they often whispered to me, in the tone of a well-informed person... The kind of innuendo which might imply the most gruesome facts... And yet, the only "fact" there is to "know well" is this: this seductive tenor, with his irresistible smile, his warm voice, oozing with communicative energy on stage, is revered by women.
Anyone who has witnessed Domingo leaving the backstage area will be able to assert that, if there ever was someone actually "harassed" in such situations, that was him! Of course, in a 67-year-long career, more often than not, he has not hesitated to make advances to ladies he found attractive. Such is the dreadful angle that feminists from #metoo used to make up and embroider their attacks... Regardless of a blatant infringement of the right to presumption of innocence.
The "#Metoo" inquisition
Waging an ideological war with methods worthy of the Spanish inquisition or of the KGB, the media and social networks have urged everyone to give evidence of their unconditionnal support for the so-called "women's cause", and to make an example of him as the "predator" to be banned from every stage, representing a danger (at 79) for their female staffs. The consequences for Domingo's reputation and career have been devastating. One by one, almost every opera house has been mediatically and politically pressured into terminating any contract with the singer.
It all started on August 13 2019. Associated Press (AP) said they had received nine artists' reports accusing Domingo of "harassment". At the time, one spoke of "not keeping his hands to himself", of "abusive remarks"... All those people, but one, expressed themselves anonymously for fear of "retaliation" from Domingo, the exact same fear that had made them kept silent until then.
Patricia wulff was the only one to accept to disclose her identity. As she became suddenly persuaded that her former career as an opera singer had been purposefully stopped in its tracks by Domingo, she engaged the services of Debra Katz, a lawyer involved in the #metoo movement who had already charged Judge Kavanaugh with acts of sexual violence back in the 1980s.
In a TV interview, one could see Patricia Wulff burst into tears while narrating the "horror" she had supposedly suffered... However, in that same interview, she also explicitly confirmed that Domingo had never touched her and immediately stopped calling her after she had clearly turned him down. And, more importantly, she added: "I didn't suffer anything careerwise. In fact, it was interesting: He and the company kept hiring me. And that was great.". Then, Domingo replied to her with a counterproductive communiqué:
“I recognize that the rules and standards by which we are — and should be — measured against today are very different than they were in the past.”
Little did he know how bad those words would sound: like the closest thing to a confession! The reaction was quick to arrive. From then on, Domingo was presumed guilty until... proven innocent, which was simply not feasible, given how long before things had happened, the victims' anonymity and the vagueness of their accusations. How could he defend his case if he had never been officially sued for anything before any court of justice?
Everyone hung him out to dry
American musical institutions reacted very quickly: the Philadelphia Orchestra, opera houses in San Francisco, in Dallas, canceled their engagements. The Los Angeles Opera, an institution he had been the director of wich since 2003 and had been thriving under his influence, suspended him at once. He had to resign a few weeks later.
On September 5 2019, eleven new accusers appeared. They all refused to decline their identities once again, except a former Washington Opera soprano who claimed that in 1999, Domingo had allegedly fondled her breast in a dressing room and invited her for dinner. Meanwhile, she had deleted one passage from her Internet biography: the one in which she stated that the day when she had sung with Domingo had been the highlight of her career...
Four horrified (anonymous) employees at the New York Metropolitan Opera, where Domingo was rehearsing for Macbeth, confessed their disarray to the press.
Let us stress that none of them asserted that they personally had known any negative experience with the singer whatsoever. It was the very thought of his presence within the same walls as them that disgusted them. A musician of the orchestra even called in sick so as not to have to work with him. Domingo was forced out of the production… Thus ended his 50-year-long career at the Met: in disgrace, whereas it had been celebrated with great pomp a few months earlier.
One might have then thought that this campaign was a revenge against Europe that had not stood up for American puritanical hysteria. But another twist was about to trigger off a new earthquake of media Domingo-Bashing. On February 25, this year, AGMA, the powerful union of American artists published the results of its "independent" survey concluding that Domingo had "engaged in inappropriate activity ranging from flirtation to sexual advances in and outside of the workplace." (Let us mention, by the way, that AGMA could neither find any evidence of harassment, nor of professional punishment, humiliation, and disrespect...) As a response, Domingo's communiqué was once again a disaster: "I take full responsibility for my actions and I have learned from this experience. I now understand that women were afraid of being honest, because they were worried about the consequences for their career. Although that was not my intention" which in media language was obviously translated into "Domingo confesses", "Domingo admits to the facts". So much for believable doubt and presumption of innoncence that some people still advocated... Immediately, Spain that had stubbornly supported its native son hung him out to dry and the Ministry of Culture itself instantly canceled his participation in numerous concerts, in the best tradition of totalitarian regimes' propaganda.
Even more frightening was the will to wipe out the posterity of an artist's name and to make it synonymous with infamy: the programs aimed at promoting young artists that he had launched in Valencia and Washington that bore his name were immediately renamed. The following day, a stunned Domingo published a new corrective communiqué: "I have never behaved aggressively toward anyone, and I have never done anything to obstruct or hurt anyone's career in any way."
Only Russians keep some common sense
But now the harm has been done. The other theaters that scheduled his performances, in Austria, Germany and England are still wavering about the behavior to adopt. Political pressure is strong... London's Covent Garden has just yielded to it, while officially specifying that they have never received any complaint against him and admire him greatly. These days, only Russia is welcoming him with open arms.
A great deal would be worth saying about the reasons for this media assassination: Domingo, in just one single person, combines every possible "fault": he is a wealthy, professionally successful, "straight old white male". Something is particularly puzzling: the repeated connection established between those accusations of harassment and his age, as though he himself were responsible for this mob killing because of his mere refusal to give up performing on stage. All in all, what seems actually unforgivable for some, is his being still here at 79, the fact that he keeps conducting and singing successfully, but also of steering clear of the huge wave that has been flooding the operatic world for 30 years : that of Regieteater. It has become necessary to get rid of the man who stands up against making a clean state of the past and does not even try to understand anything about this untouchable "modernity". It is true that Domingo has never managed to sing in the kind of productions where Cassandra has been raped by Priam and Don Giovanni takes part in group sex with transsexuals... What a paradoxical time, when theater and opera stages do not shy away from proudly displaying the worst obscenity, and women are simultaneously outraged and horrified by any slightly insistant look, any sweet word, any gentle touch, and a time that has never been so fascinated with sex.
If those female fascists succeed in chasing him away from stages for good, not only will they have made his career end on a sad note, but also, once and for all, everlastingly tarnished the image and reputation of a man who dedicates his life to promoting the arts and beauty of this world, in spite of the fact that our world badly needs that beauty, more than ever.
Julia Le Brun
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